Une Entrevue avec Ali Anouzla, Marocain Journaliste Eminent

by    /  October 18, 2016  / No comments

Independent journalist Ali Anouzla. Image provided by Mr. Anouzla.

Independent journalist Ali Anouzla. Image provided by Mr. Anouzla.

En 2009, vous avez été poursuivi en justice par l’ancien leader libyen, Muamar Gaddafi. Comment était votre vie avant ce procès? Et après?

Le procès intenté contre moi par M. Gaddafi n’a pas été le premier de ma vie professionnelle, mais le plus bizarre. C’est le parquet de mon pays qui a porté plainte contre moi pour outrage à Chef d’État. Mais, une fois devant le juge, un avocat s’est présenté en tant que représentant du Guide de la révolution libyenne et a demandé un milliard de centimes (presque 1 million d’euro) d’indemnité. Pendant tout le procès (qui n’a duré qu’une seule séance), l’avocat de M. Gaddafi interrompait constamment le juge lorsque celui-ci parlait de chef d’État, pour lui rappeler que son client n’était pas un chef d’État mais le Guide suprême de la révolution libyenne.

Malgré tout, j’ai été condamné à un an de prison avec sursis et à payer une amende d’un million de dirhams marocains (équivalent de 100 000 euros). Ce verdict n’ayant pas plus à M. Gaddafi, ce dernier choisit alors d’humilier une délégation marocaine officielle partie prêcher son pardon dans sa tente bédouine. Après la mort de M. Gaddafi, un tribunal d’appel m’a acquitté sans même me convoquer, ni moi ni les avocats, qui se sont portés volontaires pour me défendre. On a appris le jugement dans la presse, ce qui démontre combien la justice dans mon pays est indépendante!

Comment cet évènement a-t-il changé vos perspectives concernant votre travail?

Cela n’a rien changé. J’étais persuadé de n’avoir rien fait de mal. J’avais critiqué un régime répressif, comme celui de M. Gaddafi. Cela fait partie de mon devoir de journaliste.

En 2009, vous avez également été condamné à deux mois de prison et une amende de 200 000 dirhams pour « diffamation » et « insulte envers le système judiciaire » en tant que Rédacteur en chef du quotidien indépendant « Al-Jarida al-Oula ». Était-ce une condamnation politique du fait de votre précédent procès contre M. Gaddafi?

Non, il s’agissait d’un autre procès pour avoir écrit un autre article dans lequel je remettais en question l’indépendance de la Justice marocaine : une Justice qui a toujours été instrumentalisée pour faire taire toutes les voix libres et les critiques.

Cette amende a-t-elle représenté un lourd coup financier pour la publication?

Oui, cela s’est cumulé. Au Maroc, les grands annonceurs ne donnent pas toujours de directives, mais une fois que l’on est mal vu par les autorités, ceux-ci nous boycottent de peur d’être également sanctionnés.

Qu’est ce qui vous a poussé à créer Lakome en 2010?

Bien que j’ai fait toute ma carrière dans la presse écrite, j’ai été obligé de migrer vers le web après avoir perdu le journal. Le coût financier était moins élevé et la marge de liberté plus grande. Au début, ce n’était pas un choix mais un refuge.

En 2011, une nouvelle Constitution est passée proclamant garantir la liberté de la presse. Quelle a été votre réaction à cette nouvelle Constitution? Avez-vous pensé que la liberté de la presse allait être garantie?

J’ai toujours dit et écrit que le préambule de la Constitution marocaine était un très beau texte, qui faisait l’éloge des grandes valeurs humaines surtout celles des libertés et des droits humains. Mais cela reste un joli texte qui n’a pas de reflets sur la réalité marocaine. Au Maroc, on souffre toujours de cette dualité entre les textes et la réalité, par manque d’une vraie volonté politique. Parfois, on sent que les textes sont pour la consommation extérieure et la réalité, c’est au marocains de la supporter.

Très souvent, les journalistes sont persécutés pour avoir écrit sur des sujets tabous ou avoir fait des critiques, tabous et critiques qui sont définis de manière très vague et très obscure dans la Constitution. Qu’est ce qui constitue un tabou exactement? Est-ce une stratégie intentionnelle pour persécuter les journalistes?

Au Maroc, on trouve les tabous partout : dans la Loi, la Religion et la Société. Le métier de journaliste, en particulier celui de journaliste indépendant et d’investigation, est un métier difficile. C’est comme marcher sur un champ de mines, on ne sait jamais quand ça va exploser. Un faux pas et l’on se retrouve hors des fameuses «lignes rouges ».

Qu’est ce que la Monarchie peut avoir à gagner en gardant le texte de la Constitution vague?

La Constitution marocaine a été octroyée par le Roi et sa rédaction a été confiée à un comité nommé par le Roi. Il ne s’agit donc pas d’un vrai contrat social entre le Peuple et son Monarque. Le fait de laisser le texte vague, c’est aussi pour pouvoir l’interpréter à sa guise.

Avez-vous déjà considéré éviter d’écrire sur des problèmes qui pouvaient être perçus comme une critique de la Monarchie, suite à cette nouvelle législation?

Oui, pas mal de fois. Et j’ai même des procès qui sont toujours en cours. Parfois des attaques de presse proches du pouvoir ou des attaques diffamatoires qui touchent à ma vie privée.

En août 2013, vous avez révélé que Mohammed VI avait pardonné à 48 prisonniers espagnols au Maroc pour des raisons politiques, ce qui avait notamment permis la libération d’un pédophile de prison. Comment avez-vous appris ce scandale?

Oui, c’est un scoop qui a été révélé par notre site internet Lakome.com. Nous avons appris l’information auprès des prisonniers qui nous ont contacté pour contester la politique de grâce royale de deux poids, deux mesures. Nous avons ensuite vérifié l’information auprès des avocats des victimes et de l’Ambassade espagnole à Rabat.

Pensiez-vous que le fait d’écrire sur cette histoire pouvait conduire à des protestations publiques?

Oui, nous avons pu remarquer les réactions des lecteurs sur la page Facebook de notre site internet. Des réactions furieuses et de colère, de gens n’acceptant pas qu’il s’agisse d’un geste royale. Après, ce sont les réseaux sociaux qui ont pris la relève et ont sortit les gens dans la rue pour protester. C’était plus grand que nous, et ça nous a largement dépassé. Il y a eu un effet boule de neige.

Quels résultats / changements espériez-vous de la publication de cette histoire?

Nous n’avons fait que notre devoir de journalistes, nous ne nous attendions pas à changer le monde. Le fait d’apporter des éléments véridiques au lecteur, susceptibles de l’aider à formuler son opinion indépendamment de toutes influences. Je pense que c’est là où réside le vrai message du journalisme indépendant et celui d’investigation. Ce n’est pas de notre devoir de changer le monde mais d’approcher les gens de leur réalité, ensuite, c’est à eux de juger.

Lakome a également publié sur un certain nombre de sujets controversés. Quelle histoire a, selon vous, le plus joué un tournant dans votre carrière?

Pendant toute ma carrière de journaliste, j’ai traité et abordé tous les sujets et tous les tabous : des sujets en relation avec la santé du Roi, sa fortune, ses investissements, son budget colossal, son absentéisme, ses longues vacances à l’étranger, la question du Sahara, les tabous de la Religion et de la Société, le déficit de la Démocratie au Maroc, les atteintes aux droits de l’homme, la torture, la corruption, etc.

En Septembre 2013, vous avez été arrêté pour avoir publié sur la version francophone de Lakome une vidéo réalisée par Al Qaida. Quelle était votre intention derrière le fait d’inclure une vidéo d’Al Qaida ? Pourquoi cette vidéo était un composant essentiel à l’histoire?

Tout d’abord, je n’ai pas mis le lien direct de la vidéo sur notre site internet, mais un lien du site internet du journal espagnol El Pais qui, lui, a mis le lien de la vidéo. Pour moi, El Pais était la source de notre information, et nous avons signalé que la vidéo était une vidéo de propagande. Nous n’avions pas d’autres intentions que d’informer le public marocain sur cette menace. Mes points de vue contre la violence, le fanatisme religieux, le terrorisme sont publics. Je les condamne vigoureusement et ne cesse de les critiquer. Ceci me vaut des réactions de menaces, d’insultes, de diffamations de la part de gens qui ne partagent pas les points de vue que je défends, à savoir ceux de la Liberté, de la Démocratie, du Libéralisme, de la Laïcité et de la Modernité.

Pensez-vous avoir été ciblé à cause de vos précédentes révélations au sujet de la Monarchie ?
Mon arrestation s’est ajoutée à tout cela. Une revanche. Ils ne pouvaient pas m’attaquer sur mes points de vue, ils ont alors cherché un alibi pour me décrédibiliser.

Le gouvernement marocain vous utilise-t-il comme un exemple pour les autres journalistes? Dans quel but?

Oui, c’était pour intimider les autres journalistes. Aujourd’hui, il n’y a plus de presse indépendante au Maroc. Les rares journalistes indépendants qui exercent toujours au Maroc le font avec beaucoup d’autocensure. L’autocensure, est devenue la règle d’or pour les journalistes qui veulent épargner leur liberté et leur gain de pain.

En ce qui concerne la bataille de Septembre 2013, vous avez été relâché sur caution, à la surprise générale. Avez-vous également été surpris ? Pourquoi pensez-vous avoir bénéficié d’un « traitement clément » ? Comment comparez-vous votre traitement par rapport à celui des autres journalistes?

Quand j’ai choisi d’exercer ce beau métier qu’est le journalisme, ce n’était pas pour aller en prison. Je ne suis pas un militant et je ne voulais pas être un héro. Ma libération a également été facilité par la grande mobilisation interne et externe qui l’a contesté. Au contraire, je ne pense pas avoir bénéficié d’un traitement spécial : trois ans après ma libération, je suis toujours en liberté provisoire et mon procès est toujours en cours.

L’audience pour votre procès a été ajournée de nombreuses fois. Quelle était la raison de ces nombreux ajournements d’audience?

Je n’ai pas de réponse à cette question, cela relève de la compétence du tribunal.

Quel effet a ces ajournements sur vous?

C’est comme une épée de Damoclès au-dessus de ma tête.

Quelle a été la réaction lorsque Lakome a été bloquée et suspendue?

Frustration et consternation.

Combien de temps vous a-t-il fallu pour décider de relancer le magazine?

Deux ans après ma libération, et après plusieurs demandes pour lever le blocage, j’ai décidé de relancer une nouvelle version sous un autre nom de domaine lakome2.com. Lakome2 est la continuation de la même ligne éditoriale que Lacome.com qui est toujours bloqué au Maroc.

En 2014, des organisations pour la liberté d’expression ont demandé aux autorités marocaines de lever les charges contre vous. Le fait d’avoir un soutien international venant de différentes organisations notamment Reporters sans frontières, Human Rights Watch et Amnesty International a-t-il menacé les autorités marocaines?

Heureusement, le pouvoir au Maroc prête beaucoup attention à son image à l’étranger, c’est pourquoi toutes les campagnes internationales ont beaucoup d’effets sur son comportement vis-à-vis du respect de ses engagements internationaux sur le plan de la liberté de la presse et des droits humains.

En quoi l’attention venant d’organisations internationales vous aident-il dans vos batailles?

Plusieurs ONG m’ont soutenu par des communiqués, parfois des communiqués communs, des compagnes d’alerte, des point de vues juridiques ou par la mobilisation de grands medias internationaux qui ont publié des reportages, des articles et des éditoriaux demandant ma libération. J’en profite ici, une fois encore, pour remercier toutes celles et ceux qui m’ont soutenu et qui me soutiennent toujours. Un grand Merci.

En 2014, vous avez relancé Lakome. Quelle a été la réaction des lecteurs lorsque vous avez lancé Lakomé2? Votre vision a-t-elle changé depuis le lancement?

Ce n’est pas facile de tout recommencer à zéro. Notre lectorat est resté fidèle à notre ligne éditoriale. Mais, avec lakome2.com on exerce davantage d’autocensure : je publie rarement des éditoriaux comme je le faisais dans la première version de Lakome. Pour les enquêtes d’investigation, nous n’avons pas les moyens de les financer.

En tant que publication en ligne, que les autorités marocaines essaient régulièrement de bloquer, est ce que Lakome2 atteint une partie significative des marocains? Quel est son lectorat?

La plupart de nos lecteurs sont des jeunes, bien que l’on soit désigné comme un site internet d’élites. Les visiteurs de notre site dépassent parfois le seuil de 100 000 visiteurs par jour.

Comment mesurez-vous l’impact qu’a Lakome2 sur son audience?

La semaine dernière, nous étions derrière un grand scandale qui a fait beaucoup de bruit au Maroc. Il s’agit du scandale autour du parc foncier de l’État : nous avons été cités comme source par de grands médias en France et en Espagne et dans le monde arabe.

Avec les autres défenseurs des droits humains, Mr. Maati Monjib, vous êtes le co-fondateur de Freedom Now – Comité pour la protection de la liberté de la presse et la liberté d’expression au Maroc, une organisation des droits de l’Homme qui n’a pas été autorisée à s’enregistrer auprès des autorités en mai 2014. Pouvez-vous nous en dire plus des objectifs de l’organisation et ce qui a été accompli jusqu’à présent?

Freedom Now Maroc a pour but de défendre la liberté d’expression et de la presse au Maroc, mais malheureusement les autorités marocaines ne veulent pas de cette ONG parce qu’elle est trop indépendante. Pendant les deux années de son existence, nous avons travaillé et nous continuons de le faire dans des conditions difficiles. Nous avons déjà sorti notre premier rapport sur la liberté de la presse au Maroc en 2015. Nous travaillons sur notre deuxième rapport sur les mêmes libertés pour l’année 2016.

Comment le fait que l’on ne vous ait pas autorisé à vous enregistrer a affecté le travail de l’organisation?

Le fait de n’être pas reconnu comme entité juridique légale, nous prive de tous les moyens matériels pour travailler : pas d’argent, pas d’autorisations pour organiser des activités, pas de siège…

En 2015, vous avez été convoqué par les autorités pour une mauvaise traduction dans un interview de 2015. Les autorités vous ont accusé d’avoir prétendument fait référence au territoire du gouvernement marocain appelé « le Sahara Marocain » comme le « Sahara occidental occupé ». Pourquoi les autorités vous ont-elles persécuté pour une citation mal traduite?

Encore une fois, je n’ai pas de réponse à cette question. Bien que j’ai été acquitté par le tribunal de première instance, le parquet a fait appel. Aussi, je n’ai pas de réponse quant à la raison de leur appel.

Une des choses clés que les journalistes sont entraînés à faire, est de questionner les autorités, pourtant les journalistes marocains se retiennent continuellement de critiquer les figures de l’autorité ou de discréditer l’intégrité nationale. Comment avez-vous fait pour continuer de questionner l’autorité en dépit des persécutions répétitives de la part du gouvernement marocain?

Pour moi, le métier de journaliste indépendant est un choix que j’assume. Le métier de journaliste est un contre-pouvoir que l’on exerce par la critique des autres pouvoirs. Mais il faut être crédible pour le faire et le faire avec le plus d’honnêteté et d’objectivité possible. Je n’ai pas de salaire provenant de mon propre site internet, faute de moyens. Je dois collaborer avec d’autres sites internet à l’étranger pour pouvoir le financer et aussi pour gagner ma vie.

Quel est le point de vue des autorités marocaines en ce qui concerne le rôle du journalisme?

Le Maroc est le seul pays de la région et du Moyen-Orient où il n’y a pas de télévision privée, et peut être le seul pays au monde avec la Corée du Nord où la télévision est un instrument de propagande officielle. Les autorités au Maroc ne veulent pas des gens qui pensent librement. Dans tous les domaines : les medias, les universités, la société civile, et même dans le monde des affaires… être indépendant est devenu synonyme d’ennemi de la Nation et de la Patrie.

Atteindrez-vous un point où les tactiques inquiétantes des autorités vous décideront à pratiquer l’auto-censure?

Avant je rigolais quand j’entendais parler d’autocensure. Maintenant, je l’exerce volontiers non pas par peur mais pour pouvoir continuer à faire mon métier librement et dans des conditions difficiles.

Aujourd’hui, vous faites face à de nombreux revers vis-à-vis du gouvernement marocain et vous pourriez potentiellement faire face à 15 ans de prison si vous êtes condamné des accusations les plus récentes. Comment le fait d’avoir été à Hambourg vous aide-t-il à faire face à ces défis?

Mon séjour à Hambourg m’a beaucoup soulagé et m’a aidé à surmonter des moments difficiles. Pour moi, cela a été un moment pour me ressourcer et continuer mon devoir de journaliste. Je profite de cette occasion pour remercier la Fondation de Hambourg qui m’a offert cette belle opportunité.

Michelle, Malia et Sasha Obama se sont récemment rendues au Maroc pour promouvoir la campagne « Let Girls Learn » (Laissez les filles apprendre). Comment l’éducation des femmes au Maroc va s’améliorer s’il existe des restrictions concernant la liberté d’expression au Maroc?

Si la liberté de la presse est la pierre angulaire de la Démocratie, l’éducation est la base sur laquelle reposent ses piliers. Ces deux conditions, la liberté de la presse et l’éducation, vont ensembles et parallèlement. Au Maroc, les déficits sont partout et dans tous les domaines et il est de notre devoir, chacun selon son savoir, de faire avancer les choses.

La campagne est principalement menée via les réseaux sociaux, même s’il existe de nombreuses restrictions sur les réseaux sociaux au Maroc : Youtube, Skype, Google Maps sont bloqués, de même que certaines publications en ligne. Cette campagne bénéficie-t-elle réellement aux citoyens marocains? Si non, qui en bénéficie?

Ce n’est certainement pas le citoyen, puisqu’il subit les restrictions arbitraires. Celui qui les impose est le seul bénéficiaire, et dans ce cas, il s’agit des autorités marocaines qui veulent maintenir les gens sous leur tutelle et les traitent comme des mineurs. Au Maroc, les “citoyens” sont des “Sujets de Sa majesté”.

Qu’est ce que le gouvernement a-t-il à gagner à améliorer son image vis à vis de la Communauté internationale?

Ca fait partie de la politique de marketing officielle pour éviter les critiques et les pressions de partenaires internationaux du Maroc et aussi pour attirer les investisseurs étrangers.

En quoi le fait d’avoir accès à la technologie des Smartphones a-t-il modifié les capacités des journalistes à écrire sur le Maroc?

Les Marocains sont très doués pour les nouvelles technologies de communication mais les autorités marocaines mettent beaucoup d’obstacles et de restrictions pour réduire les marocains a de simples consommateurs de ces nouvelles technologies. Aujourd’hui, il y a des journalistes et des activistes qui sont poursuivis pour atteinte à la sécurité d’État pour avoir utilisé l’application “Story maker“.

À quel point, le journalisme citoyen a-t-il évolué entre un accès accru à la technologie Smartphone et une répression croissante de la liberté d’expression au Maroc?

Malgré toutes les restrictions, les obstacles, les interdictions, les procès, les réseaux sociaux sont en pleine expansion au Maroc. Aujourd’hui le “Parti de Facebook” (presque 11 millions d’abonnés) est le plus grand parti apolitique et celui qui a le plus d’influence et d’impact sur la réalité marocaine.

À votre avis, qu’arrivera-t-il au Maroc suite aux répressions de la part du gouvernement envers les journalistes citoyens, ainsi qu’envers les journalistes traditionnels?

Toutes les mesures de restrictions envers les libertés des personnes sont à contre-courant de l’Histoire. C’est la Liberté qui guide les peuples à réaliser leur destin historique. La Liberté ne se gagne pas par la peur, et pour la mériter il faut la gagner, et pour la protéger il faut l’exercer pleinement et librement.

À votre avis, quel est le futur de la liberté d’expression au Maroc?

L’Histoire ne revient pas en arrière. Ce qui est l’objet de combat aujourd’hui, sera un acquis demain. Toutes les valeurs universelles sont le résultat des luttes et des sacrifices que d’autres ont déployés pour les avoir. Au Maroc, l’avenir sera pour la liberté de la presse et pour la liberté de ses citoyens pour qu’ils décident librement de leur propre destin.

Read this interview in English.

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